La nuit avait encore été courte pour Westmorland. Les cauchemards l'assaillaient à nouveau, le privant de sommeil, se qui augmentait sa mauvaise humeur. L'ordre de mission du roi, qui reposait négligement sur sa table de travail, était très clair : le général devait mourrir et il devait mourrir aujourd'hui. Depuis l'apparition du tract contre le roi, des rumeurs consernant, le dit général étaient remontées jusqu'aux oreilles de l'état major et donc, du roi.
McKingsley entra discretement dans la tenta de son maître.
Il s'inclina légèrement et dit:
" L'Etat major est présent, Seigneur...
- Connaissent-ils la raison de leur présence?
-Depuis que l'échaffaut est construit, beaucoup de soldats tremblent pour leur sort.
-Et le général?
-Il se croit intouchable, il pense avoir la confiance du roi.
-L'imbécile... Il va bientôt déchanté..."
L'Etat-major avait prit place dans une très grande tente, dans laqu'elle une grande table avait été mise à leur disposition. Westmorland, pâle et calme, comme à son habitude, toisait son asistance avec son regard bleu acier. Le silence de Westmorland commençait a faire naître un malaise. Des soldats de la garde personnel du généralissime commençaient à encercler le lieu de la réunion. La tension monta d'un cran. Westmorland se décida à prendre a parole:
" Messieur, il y a parmi nous, un traitre, un renégat, qui a tenu dernièrement des propos particuliairement choquant, portant atteinte à l'intégrité de cette grande nation.
Cet homme n'est autre que le très aimé et très respecté Fourminien-Generaliz Hans Von der Grätel."
Un vent de panique et de surprise passa sur l'assistance. Sans crier garde, la garde s'empara de l'intéressé et le mena à l'échaffaut. Le général ne dit rien, acceptant son sort comme tout cathanien l'aurait fait.
Un homme d'au moins deux mètre de haut se tenait à coté de la Croix de Saint-Georges. C'était le bourreau.
Il s’approcha avec un couteau qui ressemblais à ceux dont se servaient les chasseurs. Le général secouait avec vigueur sa tête qui était privée de tout support. Le bourreau entreprit de couper sa chemise. Le plat de lame froide glissa le long du bras droit, depuis l’épaule jusqu’au creux du coude. Sans avertissement, le couteau tourna discrètement dans sa main : le fil entama la surface de la peau. Le bourreau se déplaça un peu et posa la lame le long de cette coupure. Sa main fit un mouvement de va-et-vient qui fit s’écarquiller les yeux de sa victime.
« Non ! Arrêtez. ARRÊTEZ !AAH ! Vous n’allez tout de même pas me faire ça ? »
L’exécuteur posa un regard impersonnel sur sa victime. C’était irrémédiable.
« J’ai bien peur que si… »
Le bourreau se mit à faire des amples mouvements doux qu’il effectuait avec sa lame. Ceux ci contrastaient avec les secousses brutale de son bras gauche, transformant le supplice en une sorte de gestuelle infernale. Continuellement, la lame sectionnait d’abondant vaisseaux sanguins qui affleuraient à la surface de la peau. Du sang giclait partout.
Le général s’évanouit une première fois. Un seau d’eau versé sur le vieux militaire par l’un des assistants suffit à faire retentir de nouveau cris inarticulés. La besogne cruelle se poursuivit, interminable, jusqu’à la pause suivante provoqué par une nouvelle défaillance. Les deux bras furent dépouillés, mettant à nu le réseau rougeâtre et frémissant des muscles où serpentait ça et là la blancheur des tendons.
Plusieurs spectateurs vomir.
Comme c’était le devoir du bourreau de recueillir les dernières paroles d’un condamné, l’exécuteur s’approcha et regarda le traître dans les yeux.
« Je t’écoute.
-Est-ce fini ? demanda l’homme faiblement.
-Pas encore… Il vous reste des os. »
Il tendit la main vers l’un des assistants, qui s’avança avec une paire de gant et une barre de fer.
Visant l’avant-bras droit, il frappa comme s’il fendait du bois. La barre s’abattit avec un bruit mat, sinistre, écœurant sur l’os long qui n’avait aucun soutient. Le cubitus et le radius se brisèrent comme de la faïence.
Fou de douleur, le général fixait des yeux l’homme qui déjà se dressait pour frapper à nouveau. Il reçut ainsi huit coup des onze coups réglementaires, le dernier étant généralement le coup de grâce porté au cœur.
Les neuvièmes et dixième coups défoncèrent la cage thoracique. Les hurlements du pauvre homme furent cassés par la secousse, mais ils reprirent du plus belle après le choc. Pour le onzième et dernier coup , le bourreau abattit de toutes ses forces la barre sur son nombril, lui écrasant la colonne vertébrale, sectionnant plusieurs nerfs, broyant les viscères et les reins.
Tout était enfin fini… Westmorland contempla la victime, sa victime et fit un signe de tête au bourreau. Celui prit une corde, y fit un nœud coulant qu’il passa autour du coup du général. Il sectionna les liens du cadavre et le traîna jusqu'à un grand chêne. La dépouille fut pendu, bien en vue de tous, servant d’avertissement.