De retour de son rendez-vous avec le président du conseil, le général Lee Crow se rendit au siège de la CNST, sur une place voisine au parc. Avec une surprise non feinte, il y découvrit la présence de son adjoint, Bénédicte Torellini, qui avait été libéré pendant qu'il dialoguait avec Trevizo.
Après l'avoir salué puis lui avoir demandé un rapport de ce qui c'était passé, il passa à ce qui l'intéressait.
<< J'ai discuté avec le président, mais il s'est aussi passé pas mal de choses sans rapport avec ton.... zèle. Attends avant de répondre. Ecoutes moi jusqu'au bout. En tout premier lieu tu es libre mais nous devons rendre les armes. Juste physiquement bien sur, dit-il dans un sourire, la lutte continue. Mais nous devrons nous faire discret. De plus, pouvoir solliciter les foules comme on l'a fait à ton sujet nécessite qu'elles nous aiment. Donc, on ressert la sociale. Plus d'arrangements discrets jusqu'à nouvel ordre avec ces requins de "libéraux". De même il y a une affaire en cours au parlement dont nous allons devoir suivre le déroulement avec la plus grande attention.
Donc je récapitule ; on laisse le pouvoir tranquille et on ne l'attire pas. On active autant que possible nos actions sociales et on s'en sert comme argument pour la campagne à venir qu'il faut commencer dès maintenant. Pour les armes de la CNST, tu vas les faire remettre officiellement à la troupe... que je dirige... bref... débrouilles toi pour garder planqué un stock pour armer une bonne force de frappe. Nos unités spéciales se sont infiltrés dans l'état et nos groupes d'élites ne sont pas affectés puisqu'ils se sont tous engagés dans la troupe de la ville. On se débrouillera ensuite pour reconstituer peu à peu. Ce salopard de De Roop veut fonder une organisation patronale, il nous faudra tes réseaux pour savoir de quoi il retourne et "remplacer" quelques personnes clés. Emploies des criminels non politisés ou des anarchistes pour ça, je ne veux pas être encore dérangé pour ces horreurs. D'ailleurs de leur côté les...
- les anars ont fondé une nouvelle association je sais. Mes "horreurs" comme tu dis ont fait preuve de leur efficacité et sont indispensables à la réussite du socialisme. S'il faut être capable de faire avouer à un banquier suisse qu'il est la reine d'Angleterre en moins de 24h pour que Métropolis devienne socialiste, je n'hésiterai pas une seconde à le faire par tous moyens, aussi fâcheux soient-ils.
- quoi qu'il en soit, nous avons du pain sur la planche. L'AFUS pourrait devenir dangereux. Ta seule et unique priorité pour l'instant sera l'éradication de "l'hérésie" anarchiste. Je me chargerai de faire du tort aux conservateurs et royalistes en mettant à profit leurs propres règles.
- bien compris camarade, mais méfions nous. Ce grand orient ne semble d'aucun bord et nous risquons de le croiser... >>
Lee acquiesça sans un mot et les deux hommes se séparèrent, sans que leur entretien ait laissé la moindre trace.