Le temps avait passé et la CAS était devenue forte. Forte, mais d'une puissance par trop vacillante...
Le général Lee Crow avait fait un travail remarquable ; aujourd'hui à la tête de la troupe, il avait réussi à rassurer les démocrates et le président du conseil quant à ses intentions, ce qui avait permis à Bénédicte de noyauter la garde, de la remplir de sympathisants de la CAS et par là même de former un groupe d'intervention au sein de la CNST qui aurait les mains libres.... des camarades combattants pouvant posséder des armes et entrainés par la ville.
Les élections approchaient et le peuple soutenait de plus en plus la CAS, mais les anarchistes commençaient malheureusement d'ors et déjà à quitter le mouvement pour qui ils étaient pourtant encore... un peu précieux... de même, De Roop essayait de séduire les couches populaires par démagogie en vu de participer lui aussi à l'élection. Cela ne pouvait être toléré !
Bénédicte avait déjà connu maints arrestations, exils emprisonnements et tortures, aussi ne souffrait-il pas de cette situation de plus en plus complexe comme le général Lee Crow dont l'esprit se montrait désormais d'un équilibre de plus en plus tangent. Au contraire ce climat d'alcôve, glacial, calculateur et empli d'un air putréfié de complots et trahisons, convenait parfaitement au commissaire Torellini ; plus que le rendre plus calme et posé, il le rendait plus grand et effroyable encore. Il fallait se méfier de tous, aussi Bénédicte renforça la dureté de ses positions : Lee avait dit de se concentrer à gauche toute et de se faire discret, soit.
Soit, mais cela ne voulait certainement pas dire inactif. Torellini étendit ses réseaux, rendit son dispositif triangulaire plus opaque que jamais, empêchant quiconque en faisait partie de connaitre l'échelon supérieur, les échelons inférieur ou un "collègue" du même échelon. Des époux pouvaient bien être tous deux espions pour le compte de Bénédicte Torellini sans que l'un sache quoi que ce soit de l'activité de l'autre. Ses espions avaient tous une activité principale la plus discrète possible, et toutes les informations recueillies lui revenaient entre les mains. S'inquiétant de l'évolution de la CNST, il alla jusqu'à faire surveiller le général Lee Crow en toute circonstance.
Les élections approchaient et les menaces se faisaient toujours plus nombreuses ; il engagea une femme de ménage de la De Roop Company pour obtenir des renseignements sur cet homme à abattre et son projet Itacante puis mit tout en oeuvre pour espionner le président et sa soeur. Rien ne devait échapper à sa vue ou ses oreilles...
la CNST finira toujours par vaincre, quels que furent les entorses faites aux libertés pour mettre à bas l'infamie capitaliste...