Quelques mois s'étaient écoulés depuis le triste enlèvement. Heureusement, les otages avaient été libérés en bonne santé mais Javert était resté hanté par cet épisode.
Javert, le dévoué et zélé fonctionnaire, de nouveau chargé d'une nouvelle enquête par un nouveau pouvoir, s'était remis au travail.
Il avait commencé par un lieu populaire. Celui-là même où les ravisseurs avaient jadis libéré sa femme et sa fille. Ce troquet du centre ville qui appartenait à un gallois qui se disait gaulois...
Il avait son idée concernant les organisateurs de l'attentat qui avait couté la vie à Ludwig I. Il se doutait qu'il s'agissait des mêmes extrémistes qui avaient jadis enlevé sa femme et sa fille.
En suivant son instinct, certain que les assassins revenaient toujours tôt ou tard sur le lieu de leur crime, il s'était rendu dans ce vile troquet du centre ville et il était persuadé qu'il allait peut-être finir par rendre doublement justice.
- Tavernier ! Votre plat du soir.
Il s'était assis, avait ôté ses gants et défigurait méticuleusement tous les clients du lieu, griffonnant quelques notes sur son légendaire calpin.
Le tavernier le servit. Il ne remercie pas. Il n'avait pas à remerciait. Il payait en échange d'un repas. Cela ne nécessitait pas de remerciement de sa part.
Il mangea précautionneusement, sans laisser paraître une seule émotion.
Ayant terminé son dîner, il se leva et se dirigea au comptoir.
- Tavernier, lança-t-il en réglant sa note, votre repas était succulent.
Le tavernier le remercia.
- C'est tout de même étrange qu'en des temps de restriction, un lieu si populaire que le vôtre puisse se permettre de servir de tels plats. Fort étrange même. La loi m'impose de vous soumettre à un contrôle. Je suis dans l'obligation de saisir vos livres comptables. Veuillez me les fournir sur le champs. Je prendrai soin de les analyser à tête reposer. Si vous n'avez rien à vous reprocher, cela se saura très vite. En attendant, vous nous confirez également quotidiennement tous vos nouveaux compte à partir de ce soir. Vous voudrez bien nous les porter à l'hôtel de police chaque matin. N'ayez crainte Monsieur, encore une fois, il s'agit d'un simple controle. Si vous n'avez rien à vous reprocher, rien ne vous arrivera. Dans le cas contraire, il appartiendra au juge d'estimer votre peine.
Le tavernier, désemparé, lui remit les livres comptables.
- Fort bien. Fort bien.
Il ouvrit le livre de compte rapidement puis le referma en le faisant claquer.
- Aussi... J'oubliai... Nous recherchons activement deux vauriens malfrats répondant aux noms étrangers de Crow et Torellini. Deux petites frappes soupçonnées entre autres d'actes terroristes. Vraisemblablement les même qui firent jadis subir un préjudice à m petite famille. Un préjudice insoldé. Vous devez vous en souvenir. Etant donné que le lieu choisi par les dits malfrats pour les libéré avait été votre établissement. Bref... Dès ce jour, vous avez donc l'obligation de nous signaler, pour votre bien, tout allé et venue de ce qui pourrait s'apparenter à des extrémistes et autre terroristes. Vous êtes nommés "indicateur" sur ordre le sûreté nationale jusqu'à nouvel ordre et n'avez d'autre choix que de nous renseigner au mieux... Notez que cette nouvelle fonction allègera d'autant votre peine en cas d'irrégularités découverte dans vos... comptes. Notez aussi que sans renseignements valables de votre part, une amende pourra vous être mensuellement décernée.
- Ah... Voilà... C'est pour le personnel, fit-il en sortant et en jetant une pièce de 2 écus sur le comptoir. Vous n'oublierez pas de mentionner ce pour-boire aux comptes, vous acquittant du même coup des patentes relatives à ce type de ressources.